La première épidémie
connue débute en 1896 et dure jusqu'en 1906 et concerne principalement
l'Ouganda et le Congo [9]. Elle fait près de 500 000 morts dans le bassin du
Congo et l'on considère que c'est l'une des causes principales du
sous-peuplement de cette région [10].
La deuxième
commence en Afrique centrale et s'étend, dès 1920, à l'Afrique occidentale. C'est
lors de cette épidémie que Jamot met en place ses fameuses «équipes mobiles»,
d'abord en Oubangui-Chari (République centrafricaine) puis au Cameroun. Durant cette période, sont créés les «Secteurs de
prophylaxie de la maladie du sommeil». Les mêmes dispositions sont appliquées
en Afrique de l'Ouest entre 1931 et 1935. Dans les années 1950, grâce aux
efforts des équipes de lutte, la deuxième épidémie est maîtrisée. Dans la
majorité des pays touchés, la prévalence de la maladie reste inférieure à 0,1 %
[11].
La troisième se
développe dans les années 1970 dans les anciens foyers de THA à la suite, en
particulier, de la désorganisation des services administratifs après les
indépendances et le relâchement des efforts des équipes médicales en place.
Elle est sûrement accentuée par les modifications de l'environnement (climat et
végétation) liées à l'intervention de l'homme sur son milieu (déforestation)
qui favorisent l'installation des populations de glossines. Si, dans certains
pays, la situation est relativement contrôlée, dans d'autres l'endémie prend
aujourd'hui des proportions catastrophiques [12].