Trypanosoma
brucei gambiense mesure de 20 à
30 μm de long (figure 1,2 et 4).
Figure
1 : Morphologie de Trypanosoma brucei [18].
Après fixation
et coloration au Giemsa, il apparaît comme un élément allongé muni d'un noyau
rouge médian et d'un petit point rouge à l'une de ses extrémités: le kinétoplaste
d'où part un flagelle.
Ce flagelle
sort de la cellule par son extrémité postérieure et lui reste attaché par une
membrane ; les mouvements imprimés à la membrane par le flagelle lui ont conféré
le nom de « membrane ondulante ». Il se prolonge à l'extrémité
antérieure du parasite sur 6 à 7 μm.
Figure 2 : Aspect des trypanosomes en goutte épaisse [19].
Le cycle de Trypanosoma
brucei gambiense se déroule dans le sang de l'hôte mammifère et chez le
vecteur. Durant ce cycle le parasite subit un certain nombre de modifications.
Dans le sang du
mammifère on le trouve sous plusieurs formes, entre lesquelles il existe des
formes intermédiaires (figure 3 B) :
- la forme
longue ou « slender » (figure 3 A), sous laquelle le trypanosome se
multiplie, a une taille moyenne de 23 à 30 μm mais peut dépasser 40 μm. Elle
est munie d'un flagelle libre de 6 μm environ, et d'une membrane ondulante bien
développée. Le kinétoplaste est subterminal à plus de 4 μm de l'extrémité
postérieure qui est allongée. Le noyau est ovale.
Figure
3:Cycle évolutif de Trypanosoma brucei. Le schéma montre les différentes
formes du trypanosome selon son stade de développement chez l’hôte et chez le
vecteur [20].
- la forme
trapue ou « stumpy » (figure 3 C), à partir de laquelle un nouveau
variant antigénique va émerger, mesure 12 à 26 μm de long et est épaisse sans
flagelle libre (ou faiblement marqué). Elle se distingue par un kinétoplaste en
position plus terminale que dans la forme longue, son extrémité postérieure
arrondie, son noyau arrondi et une membrane ondulante également bien développée.
Figure 4 : Trypanosoma brucei fortement grossi (microscopie
électronique à balayage) [21].
Toutes les
formes sanguicoles du trypanosome sont regroupées sous le terme de « formes
trypomastigotes ».
Dans le tube
digestif de la glossine, le trypanosome (trypomastigote) commence par
s'allonger (figure 3 D) et perd son manteau antigénique de surface (couche de
glycoprotéines variable de surface située sur la partie externe de la membrane
cellulaire du trypanosome et responsable de la variation antigénique) : C'est
la « forme procyclique ». Puis, le trypanosome gagne les glandes salivaires de
l'insecte. II se raccourcit et son kinétoplaste migre à l'arrière du noyau
(forme épimastigote) (figure 3 E). À l'étape suivante, le kinétoplaste se
replace en avant du noyau et le trypanosome reconstitue son manteau antigénique de surface (forme
métacyclique) (figure 3 F). À ce stade, il est à nouveau capable d'infecter un
hôte mammifère (forme métacyclique infestante) chez lequel il retrouvera sa
forme trypomastigote.
La proportion
de ces différentes formes dans le sang est dépendante de la réponse
immunologique de l'hôte.